L’ESG[1] a pris sa place dans les cabinets d’audit et de comptabilité. Mais c’est bien dans le quotidien du travail et la qualité de son partage et de sa planification que se mesure la réalité des engagements pris.
Politique ESG : une unanimité apparente
Rares sont les cabinets d’expertise-comptable qui n’affichent pas aujourd’hui leur politique ESG, considérée comme un élément crucial de leur marque-employeur. C’est vrai dans les cabinets internationaux, mais on le constate aussi dans de bien plus petites structures. Les experts-comptables ont-ils une alternative quand il est si difficile de recruter et que les jeunes collaborateurs (mais aussi les moins jeunes) placent la responsabilité sociale et environnementale en tête de leurs attentes ?
Une étude réalisée en France par le cabinet Denjean & Associés auprès des étudiants en finance hiérarchise en la matière les 3 missions fondamentales d’une entreprise :
- Pour 79% : garantir de bonnes conditions de travail à ses collaborateurs,
- Pour 71% : réduire son impact environnemental,
- Pour 61% : respecter les principes d’éthique, de loyauté et de transparence.
L’ESG ne se limite donc pas au seul périmètre du développement durable, aussi important soit-il. Il concerne au premier chef les collaborateurs et les managers du cabinet… dont ils constituent la première richesse.
Encourager la diversité, l’égalité, la parité, et l’inclusion sociale ; favoriser la montée en compétences individuelles et collectives ; garantir l’épanouissement de chacun grâce à l’amélioration continue de l’équilibre vie privée / vie professionnelle. Voici autant d’objectifs pour faire de l’ESG un moteur de performance globale en même temps qu’un outil d’innovation et de pilotage du changement. Certes, mais qu’en est-il dans la réalité quotidienne du travail en cabinet ?
L’ombre d’un doute
« La forte pression, les délais intenables, les horaires dévorants, la hiérarchie stricte, tout cela, les nouvelles générations s’en détournent. Les équilibres entre vie privée et professionnelle ont considérablement évolué. Les collaborateurs et même les jeunes associés ne sont plus prêts à certains sacrifices » résumait récemment Bernard Gainnier, ancien président de PwC France & Maghreb.
Les annonces publiques de neutralité carbone ou d’attention apportée au bien-être au travail traduisent-elles une démarche sincère et réaliste ? Ce n’est pas aujourd’hui l’avis des candidats à un premier emploi : d'après le cabinet suédois Universum, moins d’1/3 tiers d’entre eux croit à l'engagement réel des employeurs…
Comment les collaborateurs sont-ils traités ? Le cabinet est-il inclusif ? Ouvert à la diversité ? Quels efforts fait-il pour réduire son empreinte carbone ? Le décalage entre les discours et les pratiques est surveillé de près, et la sincérité du management vite remise en cause. Le « washing » n’a pas la cote sur Glassdoor et les forums !
Des principes, et surtout des actes
Le combat se joue d’abord sur les valeurs, partagées et défendues. Elles participent à renforcer le sens des actions et de la vision du cabinet. Parmi elles : le respect, la confiance, la reconnaissance, le collectif, l’engagement, etc. Leur mise en œuvre peut être démontrée quand il s’agit par exemple de facilités de télétravail et à plus haut niveau de diversité, d’égalité homme-femme, d’inclusion de personnes en situation de handicap.
Mais combien pèsent ces progrès face aux constats quotidiens des collaborateurs ? Si la charge de travail est mal répartie, si les talents individuels ne sont pas utilisés avec le bon client, au bon moment, au bon endroit, si les juniors sont tiraillés entre les exigences antagonistes de leurs différents managers et associés ? C’est bien dans le quotidien du travail et la qualité du planning et du staffing que se mesure la réalité des engagements du cabinet. Avec comme juge de paix, redoutable : le turn-over.
Un tableau Excel est loin de suffire à assurer une répartition du travail au mieux des besoins de la mission et des capacités individuelles des collaborateurs. Les cabinets d’aujourd’hui ont besoin d’outils de planification plus intelligents tels que Beeye pour assurer la meilleure utilisation des talents de chacun, la rendre visible par tous et démontrer leur sincérité.
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[1] Politique Environnement, Social and Gouvernance
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